jeudi 18 mai 2017

L'éducation populaire, c'est quoi ?



Quelle définition pour « éducation populaire » ?

Une définition : l’éducation populaire comme éducation du citoyen


Avec le XVIIe siècle, le passage du Moyen-âge à l’époque moderne, va s’opérer dans les mentalités européennes un profond changement. Peu à peu, des philosophes, des sociologues et théoriciens vont véhiculer l’idée que chacun est maitre de son destin, chacun est libre de son CHOIX.
La France des Lumières : la culture peut améliorer la vie de chacun. Grâce  la culture, on lutte contre l’obscurantisme, la monarchie de droit divin, l’ancien empire, bref toute forme de violence et d’oppression. L’ « instruction nationale » de Condorcet a pour objectif de « rendre les hommes égaux ».
Avec la révolution industrielle, l’apparition des chemins de fer, les marchandises, la circulation des biens s’accèlère. C’est à cette époque que la classe moyenne apparaît et avec elle, l’idée que l’on puisse passer d’une classe à une autre, l’ascension sociale. La différence avec le passé, c’est que désormais, si on est pas aussi riche qu’un autre, c’est parce qu’on a pas réussi à l’école.
Cette image de l’éducation populaire est vraiment héritée des Lumières et est liée à l’idée qu’il faut s’éduquer pour être un homme égal aux autres dans la société.

L’éducation populaire à l’heure de la création de la ligue de l’enseignement c’est donc « éduquer les citoyens » et « préparer les citoyens au suffrage universel »

Une définition : 

l’éducation populaire comme contestation


Avec l’évolution du capitalisme, et l’éveil de certains peuples qui vont se soulever contre l’ordre établi, contre une société qui ne les entend pas, ne les écoute pas, voire même les fait taire, l’éducation populaire devient aussi une façon de rester vigilant face au système. Rester vigilant, parce qu’en tant que citoyen, il est du devoir de chacun de s’élever contre des système anti-démocratiques, anti-républicains, bafouant l’humain, …

 - Freinet, qui va s’indigner contre le rôle d’enrôlement de l’école. Comment l’École, l’Église, l’État a pu permettre l’envoi à la boucherie des tranchées de centaines de milliers de jeunes, avec seulement très peu de refus... Pour Freinet l’école a failli à sa mission : celle de permettre l’émergence de citoyens, sujets et acteurs de leur vie au sein de la société...
- Vaillant, qui prône lors de la commune une pédagogie de la transmission du savoir, en opposition avec l’instruction au XIXe siècle dont peu d’enfants peuvent bénéficier.
- Des auteurs, comme Jules Vallès dans Le Cri du peuple :  l’enfant  doit être à la fois capable de gagner sa vie et apte au travail intellectuel. Une éducation nouvelle intégrale, pour former des êtres libérés des chaînes de l’aliénation.

L’éducation populaire ambitionne de faire émerger des esprits critiques, pour susciter l’action collective. C’est une démarche qui encourage la montée en puissance des personnes, individuellement et collectivement. Elle s’appuie sur la mémoire des luttes, et pratique une démocratie vivante, c’est-à-dire autogestionnaire.
En découlent des alternatives actuelles qui apportent une solution à une revendication dans une société qui semble parfois traiter ses citoyens comme des pions. L’éducation populaire c’est aussi parfois juste être éduqué différemment, manger différemment, débattre et se renseigner différemment, en essayer de sortir des engrenages classiques établis par une société dont les valeurs ne correspondent pas à tous.

Toutes ses alternatives visent à créer un monde nouveau, participer à un effort commun pour littéralement provoquer l’envie – irrésistible, si possible – d’améliorer la société. Il faut libérer son imaginaire, oser l’utopie.

Qui sait, par mimétisme, mon voisin pourrait décider de faire la même chose ?


Une définition : 

l’éducation populaire comme animation socioculturelle


L’éducation populaire est aussi dans le cadre de l’animation socioculturelle ce qui prend le relais après la famille et l’école. Elle permet de se construire et s’émanciper dans des ACM, les maisons de jeunesse et de la culture ou encore les Universités Populaires. L’animation socioculturelle participe à la construction de l’individu par sa socialisation. Elle permet d’apprendre à vivre ensemble.

De là, c’est un facteur de transformation sociale, de renouvellement de la démocratie, puisque c’est ainsi que les habitants s’approprient le domaine politique qui leur est encore trop souvent fermé, en particulier les jeunes. Ils peuvent s’organiser, collaborer, faire des projets, et cela les incite à s’engager et s’investir. Pour les enfants, c’est le lieu où l’on apprend la démocratie.

Dans les structures de l’éducation populaire, ils y trouvent un espace d’expression et d’animation. Quel que soient ces opinions politiques, religieuses, son origine, son statut social, qu’il peut se construire, se développer par lui-même, et cela, il doit s’autoriser à le voir. Il détient les clés de son propre épanouissement, en dehors même de termes comme « réussite sociale » ou d’« optimisation personnelle ».

Il s’agit bien d’initier à la culture, susciter la curiosité vers l’art mais surtout en se l’appropriant, Il est moins question d’amener les gens à « la culture » que de favoriser l’expression de la leur, à leur rythme.

Elle est une réponse pour les besoins spécifiques des enfants, pré-ados et ados. À la différence des institutions classiques, l’éducation populaire fonctionne au cas par cas, en apportant une réponse à la particularité de chacun, son fonctionnement est fondé sur la proximité.

   
L’ÉDUCATION POPULAIRE TOUCHE CHACUN DE NOUS DE PRÈS OU DE LOIN, ET DANS LES TROIS MANIÈRES OU ELLE SE MANIFESTE, ELLE RÉPOND À UN BESOIN D’ASSOCIATION INHÉRENT À TOUS.

Chaque structure d’éducation populaire applique cela d’une façon différente.